Retour à la normale dans les stations-service : la SONAP entre satisfaction prudente et buzz érosif (Edito Djoma Mognouma)
Le choc était violent. Très violent, d’ailleurs ! L’accident qui s’est produit, dans la nuit du 17 au 18 décembre, est inédit et sans précédent. C’est le principal dépôt d’hydrocarbures du pays, qui est allé en fumée, avec tout le stock de carburant. Toute l’installation également consumée par un incendie dont les causes suscitent encore d’énormes interrogations.
Le pays tout entier, s’est retrouvé, à cet effet, à l’arrêt. Toutes les stations-service sur toute l’étendue du pays, à sec. Toutes fermées. Du jamais vu ! C’est la toute première mesure prise dans le cadre de la gestion de cette crise majeure.
Des dirigeants avec les nerfs en pelote, pour la plupart, faisant dans l’affichage, signe de l’amateurisme ambiant, ont failli faire basculer les choses, en provoquant une convulsion sociale que les détracteurs du régime, dont le cercle s’agrandit au gré d’écarts d’actions et de comportements de certaines autorités , appelaient de tout leur vœux, malgré la situation qui impose la solidarité et l’unité d’actions.
Les trolls n’auront pas raison, promettent les soutiens du pouvoir.
C’est vrai que de l’eau a coulé sous le pont dans la gestion de la crise. Mais force est de reconnaître, qu’au-delà des chevauchements qu’il y avait dans les multiples centres de commandements, la conséquence d’un choc de leadership entraînant un manque de coordination, le pouvoir militaire s’en est bien tiré d’affaires, du moins pour l’heure.
La crise annoncée trop longue, le temps de construire un nouveau dépôt, dont le délai incompressible, selon plusieurs spécialistes, est de 18 mois, cette crise liée au manque de carburant a été momentanément jugulée.
Cela grâce à la construction d’un dépôt de pompage relié au bateau transportant le carburant par un pipeline.
L’infrastructure a été imaginée, conçue et sortie de terre, à coup de gros moyens logistique et technologique en un temps record, en moins de 20 jours, par la société Albyarak, dit-on.
L’ambition pour ce mastodonte d’avoir un positionnement majeur, à travers cette œuvre, ne sera pas satisfaite, car les bénéficiaires, qui sont les autorités du pays, ne lui reconnaîtront pas l’initiative et la réalisation de l’ouvrage.
La crise de carburant qui a paralysé l’économie nationale, en mettant le pays sur cale, est désormais résorbée. En dit long ce contraste saisissant entre les images de citoyens très anxieux, faisant le pied de grue, des heures durant, dans d’interminables files d’attente devant les stations-services, les jours qui ont suivi l’explosion, et celles d’aujourd’hui des stations complètement, désengorgées.
Peut-être que c’est trop tôt pour savourer cet air de trop grande satisfaction, car des informations reçues auprès de diverses sources, en lien avec la construction de cette station de pompage, amènent à douter. En l’absence d’un dépôt flottant, la crise est différée. C’est une lapalissade, à en croire des spécialistes !
Après sa déconvenue lors de la cérémonie d’inauguration d’une œuvre qu’elle a pourtant construite toute seule, Alport Conakry va devoir se replier sur sa stratégie qu’il prévoyait, paraît-il, la mise à disposition d’un bateau qui devrait servir de dépôt flottant.
En attendant, l’Etat devrait se battre pour éviter que sa sérénité ne soit érodée par l’effet d’un buzz érosif diront certains, ou d’un scandale diront d’autres, qui vise la boite à idée de la stratégie de gestion de la crise de carburant, en l’occurrence la SONAP.
Il s’agit de la vidéo, devenue vite virale, qui serait le résultat d’une investigation d’un journaliste français, bien connu par l’ancien régime, celui d’Alpha Condé, qui, il faut le préciser, l’avait, plus d’une fois, expulsé du pays, comme pour exprimer sa désapprobation pour le travail et la méthode du confrère.
In Djoma Media