Après la création de la Direction générale des élections par un décret du Chef de l’État le week-end dernier, des voix se lèvent au sein de la classe politique guinéenne pour désapprouver cette décision, accusant les autorités de la transition de vouloir organiser les élections en leur faveur. Dans un entretien accordé à notre rédaction ce lundi, 16 juin 2025, Cheick Tidiane Traoré, Secrétaire national et exécutif de la Synergie générale Mamadi Doumbouya 2025 pour le dialogue et la justice a balayé d’un revers de main ces affirmations venant de certains acteurs politiques et de la société civile. Il a fait savoir qu’après la conférence de Bole enjoignant l’instauration du multipartisme, c’est le département en charge de l’administration du territoire qui avait la charge d’organiser les les élections dans tous les pays du monde. Pour lui, la création de cette nouvelle Direction n’est qu’un retour à la source.
«Après on a dit que c’est un outil qui était pour le gouvernement en place. Ça évolué, après on a créé le CNA (conseil national autonome) qui était sous la coupe du ministère de l’administration du territoire. Après les gens ont estimé qu’il fallait politiser cet outil. C’est la septième législature à laquelle j’ai participé, qui a consacré la création de la CENI politique. Les partis politiques ont envoyé leurs représentants et tout comme d’autres forces vives de la nation. Mais une fois arrivés, certains se sont vraiment mis dans le cadre de serment pour dire maintenant que je suis là je travaille pour la République, tandis que d’autres sont restés à l’écoute de leurs bases politiques. Donc ça totalement biaisé la démarche et certains sont même devenus des organismes budgetivores. Mets quiconque au défi pour dire pendant tout le temps pendant toutes les CENI successives on a commencé avec un budget avec lequel on a terminé. Il y a toujours des rallonges sur le financement national, sur le financement extérieur», a-t-il indiqué
L’honorable Cheick Tidiane Traoré a ensuite indiqué que tirant des leçons de cette situation, le Président de la transition a pris la décision de créer une direction en charge de l’organisation des élections placée sous la coupole du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Une décision extrêmement importantes et impopulaire qu’aucun gouvernement civil ne pouvait prendre.
«Je pense que tirant des leçons de tout cela, on se rend compte que la période pendant laquelle le ministère de l’administration assurait cette tâche a eu plus d’impact positif, a eu moins de réclamation et de conflit post électorale que maintenant. Donc il faut qu’on dépasse cela, les pratiques qui ont donné des résultats qu’on les améliorent, celles qui ne nous ont pas servi qui ont plus servi d’outils pour nous diviser on doit s’en débarrasser. De toute façon chaleureuse bienvenue à cet organe qui va servir et ce sont des guinéens qui seront à ce service. Et cette décision ne pouvait pas être prise par un gouvernement civil, ce sont des décisions extrêmement importantes et difficiles à prendre et impopulaire», a-t-il indiqué, soulignant que la création de la Direction générale des élections s’inscrit dans un vaste programme de refondation de l’État prônée par le CNRD et son président Général Mamadi Doumbouya.
«Aujourd’hui pour parachever la refondation de l’État sur le plan électoral je pense que c’est une décision majeure qui est tombée qui sera au profit du bien-être démocratique de la Guinée», a indiqué l’honorable Cheick Traoré
A noter que malgré l’opposition de certains acteurs politiques et de la société civile, la création de la Direction générale des élections est une avancée majeure dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.
Facinet Camara