ANLC: une grève imminente des travailleurs pour demander le départ du Secrétaire exécutif

Dans la matinée de ce mardi, 03 juin 2025, les travailleurs de l’agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC), ont pris d’assaut le bureau du Secrétaire exécutif, Dr Mohamed Bérété. Ces travailleurs qui se disent être victime de l’injustice ont bloqué la porte du bureau de leur premier responsable en empêchant d’y accéder. Ils accusent Dr Mohamed Bérété d’avoir procédé à la diminution leur salaire et la supression des privilèges accordés aux travailleurs depuis des années. A travers cette grogne, ils exigent le paiement des salaires des contractuels et l’intégralité des salaires des fonctionnaires imputés en août 2024.
«Les raisons sont immenses, mais aujourd’hui ce qui nous a poussé à être sur le terrain et nous avons bloqué la route à Monsieur le secrétaire exécutif de l’Agence Nationale de Lutte Contre la Corruption d’avoir accès à son bureau, nous avons été victimes de l’injustice au sein de notre service de la part de notre secrétaire exécutif Dr Mohamed Bérété.  Dr  Mohamed Bérété a été nommé à la tête de cette structure au mois d’avril 2024 et depuis cette date, la plupart des travailleurs de cette structure ne sont plus à l’aise. D’abord, à son arrivée, nous avons été légés dans notre traitement salarial. Nous étions à un niveau de salaire où chacun de nous pouvait se permettre de travailler sans pouvoir penser à autre chose .
Mais depuis son arrivée, d’abord les responsables, qui sont les responsables régionaux, les chefs de département, les chefs de service qui étaient dotés d’abord de carburant, ont été légés, leur carburant ont été enlevé et leurs salaire ont été diminué de plus de 50%», a indiqué le porte-parole des travailleurs, Souleymane Sylla.
Selon lui, dans le cadre des réformes engagées au sein de l’agence, une retraite a été organisée à Kindia pour réformer l’organigramme. Dans cet organigramme qui a été validé par l’ensemble des parties prenantes, le nombre de travailleurs est passé de 107 à 150 employés. Mais leur fort étonnement, le Secrétaire exécutif de l’ANLC a sorti ces derniers temps, un autre organigramme qui réduit le nombre de travailleurs à 70 voire moins. Une situation contre laquelle, ils se sont levés pour exiger à la réparation de cette injustice.
«Le secrétaire exécutif a organisé un atelier de retraite à Kindia et sur ce, l’ensemble des travailleurs, les chefs de département, les chefs de service, les directeurs de région ont été vivement représentés, y compris un pôle d’experts qui a été recruté, qui ont assisté à cette retraite de Kindia pour l’objectif de réformer un organigramme. Et cet organigramme a été validé par l’ensemble des travailleurs, les experts recrutés par Dr Mohamed Bérété en plus, la haute hiérarchie au niveau de la Présidence de la République. Donc cet organigramme a été effectivement validé. Avant cette date, l’organigramme de l’ANLC était à quelque chose de 107 travailleurs, cet organigramme qui a été validé et accepté de tous y compris le Dr  Mohamed Bérété est parti à plus de 150 personnes. A notre fort étonnement, il veut nous imposer tout récemment, dans ces derniers temps, un autre organigramme en réduisant drastiquement le personnel jusqu’à 70 ou voire même 60 travailleurs de l’ANLC et tous les restes des travailleurs devaient être remis à la disposition de leur ministère d’origine. Donc, cette gravité, cette situation grave ne pouvait pas laisser les travailleurs qui sont menacés. Non seulement, ils sont en réduction de leur salaire ça fait maintenant 10 mois, en plus, ils sont enlevés directement sur la liste de l’ANLC où ils devaient faire carrière», souligne t-il
Les travailleurs de l’agence nationale de lutte contre la corruption dénoncent également le non respect du décret de 1941 régissant les cadres contractuels et fonctionnaires mis à la disposition.
«Il y a un décret de 1941 qui dit que tout travailleur, comme l’agence, est régi de deux formes de cadres, c’est-à-dire les cadres contractuels et les cadres fonctionnaires mis à la disposition. Donc, ces cadres fonctionnaires mis à la disposition, les contractuels, doivent faire carrière à l’Agence nationale de lutte contre la corruption. Et sur ce, certains d’entre eux ont signé un contrat de deux ans renouvelable, ont été, et leur contrat partait à terme le 30 décembre. Et depuis le 30 décembre, jusqu’à ce jour, le secrétaire exécutif continue à faire travailler ces cadres contractuels mais ils ne sont pas payés. Et il y a un article d’un décret de notre structure qui le dit, à partir du premier, un jour ou plus, faire travailler un cadre contractuel, soit tu le reconduis automatiquement ou tu le mets en contrat à durée indéterminée. Donc sur ce, depuis le 30 mars 2025, ceux-là ne sont pas payés. Ces travailleurs contractuels sont là et jusqu’à présent ils ne sont pas payés», a-t-il dénoncé
Les travailleurs de l’ANLC exigent le paiement des reliquats de salaires aux contractuels et l’intégralité des salaires imputés depuis le mois d’août 2024.
«Ce que nous avons demandé ce matin, c’est la mise à disposition de ces gens, leurs salaires. Il faut que leurs salaires soient payés. Et nous autres fonctionnaires que nos salaires qui ont été imputés depuis le mois d’août soient remis. Nous avons fait une plateforme revendicative de remettre la réduction drastique de notre salaire. Donc nous demandons humblement à Dr Mohamed  Berété la remise de nos salaires et le paiement immédiat de ces contractuels, nous demandons encore la mise en place d’un conseil d’orientation au sein de l’agence pour pouvoir statuer sur les problèmes de la structure», a précisé Souleymane Sylla, porte-parole des travailleurs de l’ANLC
En plus, les travailleurs de l’agence nationale de lutte contre la corruption demandent la destination 10% de ristourne de plus de 40 milliards GNF recouvrés en 2023.
«Nous avons eu en quelque sorte une enquête de recouvrement des avoirs de l’État perdus ailleurs. Nous avons recouvert quelque chose de plus de 40 milliards de francs guillemets en 2023. Donc, nous demandons encore où sont passés les 10% qui devaient être reversés au compte de l’agence, parce que les 10% de chaque recouvrement devait être reversé au niveau de l’agence. Donc, nous ne savons pas où se trouvent encore les 10%. Nous demandons encore la traçabilité de ces 10% qui sont les 4 milliards de francs guinéens qui devaient être reversés à l’agence. Mais ça  n’a pas été reversé par le Secrétaire exécutif et nous ne savons pas  où ça est. Sinon que nous demandons sans délai son départ  sinon dans les jours avenir nous allons arrêter toutes les activités jusqu’à la satisfaction de nos revendications», a-t-il indiqué
A suivre !!!.
Ibrahima Camara