Chers compatriotes,
Alors que nous nous réunissons pour accueillir la nouvelle année 2025, permettez-moi avant tout de formuler mes vœux les plus sincères de santé, de prospérité et de paix pour chaque Guinéen et chaque Guinéenne. Une nouvelle année est toujours une occasion de renouveau et d’espoir, mais aujourd’hui, je ressens le besoin de partager avec vous ma profonde inquiétude face à la situation actuelle de notre pays, la Guinée.
Je ne peux commencer sans évoquer l’inquiétude légitime qui habite chacun d’entre nous : l’insécurité qui gangrène notre pays. Trop de Guinéens, tant militaires que civils, ont été victimes de disparitions forcées et d’assassinats. Ce climat de peur et d’incertitude menace notre cohésion sociale et mine les fondements mêmes de notre nation.
De plus, notre économie, autrefois promise à un avenir radieux, est aujourd’hui dilapidée par ceux qui prétendent nous gouverner. Les nouvelles autorités, dont l’incompétence se mesure à l’aune de la détérioration de notre croissance économique, ne font qu’accroître la souffrance des Guinéens.
Je tiens également à dénoncer les négociations concernant l’exploitation du mont Nimba, menées de manière déplorable et en totale violation des principes de notre code minier. Cette richesse, tant attendue par notre peuple, aurait dû être synonyme de développement et d’amélioration des conditions de vie. Au lieu de cela, nous assistons à une nouvelle trahison.
L’inflation galopante et la cherté de la vie plongent nos concitoyens dans la précarité. Beaucoup d’entre vous peinent à mettre un repas quotidien sur la table. Il est inacceptable de voir tant de familles, jadis dignes et travailleuses, sombrer dans l’indigence.
En outre, la liberté d’expression, pilier fondamental de notre démocratie, a été foulée aux pieds. Les Guinéens, bridés dans leurs discours et leurs pensées, ont peur de s’exprimer et de dénoncer les abus de ceux qui, par la force, se sont accaparés du pouvoir. Nous ne pouvons qu’enregistrer avec tristesse la fermeture des médias et la répression violente de ceux qui tentent de faire entendre leur voix. Le silence imposé par la junte au pouvoir est le signe d’une démocratie mal en point.
La militarisation de notre pays est une réalité que nous devons dénoncer. Le déploiement excessif de matériel militaire et la présence d’une poignée de militaires au sein de notre société engendrent une atmosphère de peur. Ces militaires, par leur surenchère de force, agissent comme s’ils étaient au-dessus de tout, butant ainsi sur l’essence même de notre nation : le respect des droits de l’homme.
Je ne peux pas non plus ignorer les événements tragiques qui se sont récemment produits à Nzérékoré. L’organisation de manifestations sportives qui se terminent en drame est un cri de détresse. Les autorités, qui interdisent les manifestations pacifiques de l’opposition tout en soutenant celles en leur faveur, portent une lourde responsabilité dans ce carnage. Je souhaite adresser mes condoléances les plus sincères aux familles endeuillées, tant civiles que militaires, et toutes les victimes des violences de ces dernières années.
Chers compatriotes, face à ces injustices, il est temps que nous nous unissons, que nous gardions espoir en un avenir meilleur. La voix du peuple est la clé du changement. Ensemble, levons-nous pour défendre notre pays, nos valeurs et notre dignité. La Guinée mérite mieux que ce que nous subissons aujourd’hui.
Je vous remercie !