Zenab Touré à propos de l’évaluation des partis politiques: “Il ne faut pas que les gens voyent cela comme une chasse aux sorcières” 

Depuis la publication des résultats, le processus d’évaluation des partis politiques fait couler beaucoup d’encre et de salive dans le paysage politique guinéen. Certains acteurs politiques accusent le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation d’avoir engagé ce processus pour régler des comptes aux formations politiques hostiles au régime militaire. D’autres sont allé jusqu’à dire que c’est une chasse aux sorcières. A l’occasion de la présentation des résultats de ladite évaluation à la presse et aux organisations de la société civile ce jeudi, 31 octobre 2024, la Directrice nationale des affaires politiques  et l’administration électorale a tenu à rassurer les uns et les autres. Sans détour, Zenab Touré a déclaré qu’il n’y a pas lieu de se lamenter. Pour lui, la démarche en cours vise tout simplement à amener les partis politiques à respecter la réglementation en vigueur ainsi que leurs statuts et règlements intérieurs.
<Je pense qu’on n’a pas à se lamenter, ce n’est pas une chasse aux sorcière. Nous avons toujours essayé de rassurer les uns et les autres. Ce qui est clair, c’est que les gens doivent respecter premièrement, les contenus des statuts et règlements intérieurs de leur parti. Parce que le problème, c’est là où le bas blesse ce n’est même pas d’abord la loi. Quand vous avez mis des règles de gestion dans votre formation politique, il faut les respecter. Quand c’est pas respecter, il faut qu’ils arrivent à respecter. Quand vous dites que vous faites le congrès chaque 5 ans, vous êtes en retard de 5 ans sans congrès, 6 ans sans congrès, il faut tenir le congrès. Il ne faut quand-même pas que les gens voient cela comme une chasse aux sorcières>, a-t-elle déclaré avant d’ajouter que c’est un handicap pour l’administration de ne pas pouvoir évaluer les partis politiques depuis 1993.
<Nous sommes des techniciens, nous sommes là depuis plusieurs régimes déjà, il faut le reconnaître. On a servi beaucoup de régimes, on continue de travailler. Le rôle d’un fonctionnaire, c’est lorsqu’on te donne la capacité et la possibilité de faire ton travail et de donner un bon résultat, tu le fais. Donc aujourd’hui, le CNRD à travers le gouvernement nous a donné la possibilité de faire ce travail. Donc c’est un handicap pour l’administration de ne pas pouvoir évaluer les parties. Imaginez que la charte a été promulguée et mise en place depuis 1993 jusqu’à date. Qu’on arrive maintenant à commencer l’évaluation je pense qu’il y a une part de responsabilité de l’administration. Il faut l’assumer mais il faut commencer quelque part pour faire ce travail et que ce travail soit maintenant un processus continu>, a indiqué la Directrice nationale des affaires politiques et l’administration électorale
Facinet Camara