Le Soli de Kindia ou Kania Soli est une danse traditionnelle de la Guinée, à caractère sportif, qui se dansait jadis lors des cérémonies d’excisions ou de circoncision.
Étymologiquement, le mot Soli vient de “Sori” qui signifie en langue malènké “se réveiller tôt”, ” être matinal”. Les hommes, en conduisant les enfants aux cérémonies initiatiques, disaient: “An yé sori !” qui veut dire “Soyons matinal !” (avant que les femmes, ces pleureuses ne se réveillent…)
Le Soli a ses origines en Haute Guinée (Faranah). Les premiers migrants Djalonkés (de Sankaran) l’importèrent à Kindia. Comparativement à la danse Doundoumba (danse des hommes forts), la danse Kania Soli n’est pas exclusivement réservée aux hommes. Si les femmes sont souvent appelées à ouvrir la danse, elles sont aussi invitées à participer aux compétitions à condition qu’elles soient fortes physiquement.
Kania Soli est une danse sportive à l’instar de la lutte sénégalaise. Elle consiste à terrasser son adversaire, par des prises très techniques.
À ses origines, il fallait obligatoirement une autorisation signée de l’administration coloniale pour pouvoir l’organiser.
La danse Soli, sous sa forme de lutte traditionnelle, est spécifique à la région de kindia, d’où l’appellation “kania Soli” ou le Soli de la région de Kindia.
“Il fallait prouver au colon que nous sommes forts, malgré notre soumission…”, témoignent les anciens.
Le Soli de Kindia fut interdit par l’administration coloniale à cause de son caractère très physique. Les adversaires s’affrontaient en groupe, sous forme de compétitions, dans une lutte acharnée, qui faisait souvent des victimes de blessures graves.
Pendant très longtemps, le Soli de Kindia ou Kania Soli fut appelé “Dansewass” par les indigènes. En référence à l’expression “Danse sauvages” des colons.
Des célébrités comme Mma Sory Kalanyi, Wondékobi, Civil, Émile ont aujourd’hui disparu, mais leurs noms résonnent encore dans les chansons classiques du Soli de Kindia.
La danse Soli pourrait être l’ancêtre de la capoeira brésilienne.
Auteur: Bill De Sam ancien ministre de la Culture , du Tourisme et de l’Artisanat.