Le roman national et ses fables: C’est un passé sans mémoire, un présent sans racines (Par Marouane)

Nous sommes un peuple perdu, suspendu à rien avec une histoire commune aux mille et un récit. Il a été dit que l’histoire de la Guinée est mal connue. Le mode de peuplement est raconté comme une fable. Tantôt on vient de la rive gauche du Nil, après l’éclatement de l’empire du mandingue, tantôt, ça se dit que d’autres sont venus des horizons lointains qui partent de l’empire de l’Égypte ou de l’Éthiopie. Mais ce qui est évident, le grand-père de personne n’a defriché et délimité la superficie des 245.857 km² de la République de Guinée. Chacun de nous vient de quelque part et ailleurs.
Mais le drame de notre époque et le malheur de notre histoire, c’est le fait que par peur de frustrer ou pour la simple raison de vouloir consolider notre vivre ensemble, désormais, on évite ce qui fâche ou dérange pour construire une nation avec un destin commun. Cependant, on doit avoir le courage intellectuel et l’honnêteté du croyant de dire que nous sommes, tous, venus de quelque part. Que nul ne doit se prévaloir le droit exclusif de propriété de notre belle et adorable Guinée.
Il sera difficile voire très difficile de lire et comprendre notre roman national sans trahir la vérité des faits historiques et la réalité de notre époque.
Le roman Guinée doit être réécrit sans ambiguïté, ni ambivalence mais avec honnêteté et responsabilité. Notre génération doit être celle du courage assumé, de la responsabilité incarnée et de la vérité coulée dans le marbre. Il n’y a ni Guinéen de souche, ni Guinéen de droit. C’est un débat indécent, une compréhension erronée de notre histoire, une fuite éhontée vis-à-vis de notre devoir et la mémoire historique. Qui sommes-nous et d’où venons-nous? Qu’on se garde des fables ou des légendes pour dire à nos enfants, la vraie version de notre histoire. On est tous éligibles et électeurs à différentes élections nationales ou locales. Acceptez-le !

Après ce premier chapitre mal lu ou écrit de notre roman national, place désormais à la compréhension et lecture diagonales de notre présent.

Je suis triste et profondément inquiet de constater que notre passé récent n’enseigne, n’éduque et ne façonne nos habitudes au quotidien.
Nos politicards portés par un coup du hasard au sommet sans la permission légitime du vrai détenteur de la souveraineté nationale, lisent mal le drame et la tragédie liés au pouvoir.
C’est triste et révoltant de voir que la Guinée traîne le pied et occupe malheureusement la queue des pays en voie de développement économique et d’émergence démocratique. Un pas en avant, deux pas en arrière, c’est le triste et désolant résumé de la Guinée. Un pays, à la pyramide renversée et aux principes contrefaits. Ici, tout va à l’envers et au pire désastre. C’est un pays qui fait honte malgré l’énormité de ses ressources et l’incommensurabilité de ses potentialités. C’est la honte totale et le revers partout. Je me demande dans quoi le Guinéen est premier, à part: la haine, le complot, le mensonge, la sauvagerie d’Etat et l’incivilité de ses dirigeants tombés du ciel sans le consentement de personne. Ce pays est révoltant. A voir la Côte d’Ivoire d’Alassane OUATTARA, le Sénégal de Macky Sall, la Guinée est plutôt une déception avec des dirigeants que nul destin ne veut avoir.
Ô, je pleure ce bien-aimé ! Ce pays que la nature a tout donné. Que le céleste a choisi parmi tant.
Parler de cette Guinée, me révolte et me rebelle. Je suis en guerre avec les maux de ce pays, à savoir : des dirigeants incompétents, malhonnêtes et déshonorables. Je suis en guerre contre ces hypocrites et prophètes de la misère.
Mais, une seule chose reste claire, la Guinée s’en sortira et la vérité vaincra !

Wassalam !

Habib Marouane Camara, journaliste-éditorialiste