La Guinée, devenue soudainement plaque tournante importante du trafic de drogue depuis l’avènement du CNRD, est confrontée depuis 2021 à une augmentation sans précédent dudit trafic.
Pour atteindre l’Europe, la cocaïne d’Amérique du sud emprunte désormais presque systématiquement la route de la Guinée. Si la majeure partie des drogues sont destinées aux marchés occidentaux, le commerce de produits dérivés, le tramadol notamment, pour la consommation locale, connaît une croissance exponentielle. Alors que son usage non-médical continue de faire des ravages en Afrique de l’Ouest chez notre jeunesse.
Ces derniers mois, les saisies record de drogues se succèdent en Guinée. Le trafic s’est intensifié, de nouvelles routes se sont créées et, surtout, la consommation locale s’accroît par le parrainage du clan mafieux au pouvoir comme l’illustre ma dernière parution.
Les restaurants huppés aux alentours de plazza Diamond à kipé et de l’hôtel Sheratoon, fréquentés par la galaxie de la jet-set locale, servent de lieux de planification, de transit et de coordination du trafic de cocaïne en Guinée.
Des résidences et villas entières à Kipé, à la Minière, Taouyah, Nongo et Lambagni ,non occupées à l’exception du vigile, servent de zones de stockage et de dispatching vers d’autres horizons.
En Guinée, cette expansion de la culture de la cocaine en Amérique du sud et l’amélioration du processus de conversion des feuilles de coca en chlorhydrate de cocaïne, a favorisé le mécanisme de transport depuis l’Amérique du Sud par des conteneurs, bateaux de pêches ou voiliers qui empruntent l’Atlantique.
Direction: la Guinée où la base navale du groupement des forces spéciales installées aux îles de Los, avec pour mission originelle la protection de la presqu’île de kaloum qui abrite le palais Mohamed 5, participe aux transbordements de la cocaïne dans les bateaux de pêche ou voiliers en provenance de l’Amérique du Sud pour être ensuite acheminée en terre sèche au compte du gang parrainé par le prince du M5 « El Chapo guinéen ».
Les principaux acteurs de ce trafic de cocaïne recyclés dans les hautes sphères de l’administration sous le régime du CNRD, allant de la direction générale du protocole d’Etat à la Présidence de la République, en passant par la chambre d’agriculture, de certains présidents de conseils d’administration et des principales régies financières comme le fond d’entretien routier (FER).
Ces acteurs ont réussi à mettre en place tout un réseau de facilitation de passage à l’aéroport AST, au port autonome de Conakry, aux différents points de passage dans nos postes frontaliers terrestres comme l’attestent quelques indicatifs de flux de la cocaïne en Guinée depuis le 05 septembre 2021:
– 04 octobre 2022: saisie de 3 kg de cocaine à l’aéroport AST sur des passagères Guinéennes et ivoiriennes dont une jeune fille mineure.
– 18 octobre 2022: 40 kg de cocaïne saisis en provenance de Conakry à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle .
– 22 octobre 2022: 5 kg saisis à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle au niveau du fret cargo en provenance de conakry.
– 04 avril 2022: saisie de 1500 kg de cocaïne au port autonome de Conakry.
– 20 Mars 2023: 1,5kg sur un ressortissant nigérian à kipé.
– 22 mars 2023: 58 kg de cocaïne du coté des philippines en provenance de Conakry.
– 28 mars 2023: saisie d’une importante quantité de cocaïne à la frontière guinéo-ivoirienne.
– 02 avril 2023: saisie d’une importante quantité de cocaïne à la frontière guinéo-ivoirienne.
– 25 juillet 2023: saisie de cinquante kilos de cocaïne à la frontière entre la Guinée et la Sierra-Leone.
– 27 juillet 2023: saisie de près de 3 tonnes de cocaïne à bord d’un navire battant pavillon léonais.
– 04 novembre 2022: saisie de 2 tonnes de drogues au débarcadère de Conakry.
– 04 août 2023: saisie de 38 boulettes de cocaïne sur un Nigérian à la frontière guinéo-malienne.
– 06 décembre 2022: 52 boulettes de cocaïne saisies par les autorités nigériennes en provenance de la Guinée.
– 16 mars 2022: une mule censée avaler environ 1 kg de cocaïne enveloppée dans une centaine de balles de cellophane.
Où en sommes-nous de toutes ces procédures? La question doit être posée au Ministre de la justice, Monsieur injonction, qui dégaine plus vite les injonctions que son ombre mais qui reste curieusement silencieux le réseau étant parrainé depuis le M5.
Après avoir mis en évidence les différents tentacules du circuit de la cocaïne depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, ma prochaine publication portera sur le réseau de trafic de cocaïne en Guinée et les réalisations spectaculaires y afférentes.
SEKOU KOUNDOUNO RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC