Obtention carte consulaire: frustrations et attente interminable pour les Guinéens au Sénégal

Depuis le rapatriement de certains Guinéens vivant au Sénégal qui ne présentaient aucun document d’identification, l’ambassade guinéenne est submergée par un afflux de demandes de cartes consulaires. Cependant, les citoyens vivant loin de l’ambassade, comme à Louga, sont contraints de passer toute la journée sur place, sans même obtenir de rendez-vous. Ceux qui réussissent à décrocher un rendez-vous se plaignent de la longue attente et de l’impact sur leurs activités quotidiennes, car les opérations de vérification des documents peuvent se produire à tout moment dans les marchés. De plus, la lenteur du processus et le nombre limité de personnes acceptées quotidiennement suscitent des frustrations parmi les demandeurs, qui souhaitent une amélioration de la situation.
Tout d’abord, certains d’entre eux doivent parcourir de longues distances, comme ceux de Louga, pour se rendre à l’ambassade, ce qui entraîne une perte de temps et d’argent. Les rafles fréquentes dans les marchés accentuent le besoin pressant de se procurer des documents officiels, mais les demandeurs se retrouvent coincés dans un système inefficace. C’est le cas de El hadj Sanoussy Diallo qui est marchand: « Je suis venu pour renouveler ma carte consulaire et en même temps chercher une carte pour ma femme. Le lundi je suis venu ici on m’a donné un ticket j’avais pris rendez-vous pour le 15 juin 2023, et aujourd’hui je suis venu on m’a renvoyé jusqu’au 22, alors cela ne m’arrange pas, puisque si je ne travaille pas, je ne peux pas nourrir ma famille. Donc c’est très loin pour moi. Là-bas au marché chaque jour il y a des rafles pour ramasser les gens donc si tu n’as pas les papiers tu peux pas travailler là-bas. J’ai vu des gens qu’on a arrêté dans ce marché même le mercredi dans la nuit ils sont venus ramasser les gens à cause de la carte consulaire. »
L’ambassade guinéenne fonctionne de 8 heures à 13 heures selon les demandeurs, limitant ainsi le nombre de personnes pouvant être reçues. Malgré la présence quotidienne de plus de mille personnes parfois, seules trois cent sont acceptées, obligeant les autres à revenir le lendemain. Cette situation crée une frustration parmi les demandeurs qui doivent attendre des heures, voire des jours, à l’extérieur de l’ambassade pour espérer être reçus. Certains ont même été contraints de passer des nuits à l’arrière de la cour de l’ambassade pour garantir leur place dans la file d’attente. Cette lenteur administrative pénalise les citoyens qui ont des obligations professionnelles et familiales.
Thierno Abdoulaye Diallo fustige cette pratique qui ne joue pas en leur faveur « Les gens sont nombreux, et il n’est même pas 13h s’ils disent qu’ils arrêtent ce n’est pas bien. À partir de 4h du matin les gens commencent à rallier l’ambassade et s’ils nous disent qu’ils arrêtent ce n’est pas bien pendant que d’autres quittent très loin c’est pénalisant ça. Ils doivent au moins continuer le travail jusqu’à 18h pour avoir même si c’est 600 personnes. J’ai même appris qu’il y a des gens qui payent 12000 fcfa pour avoir cette carte alors que la carte coûte 1500 fcfa. Si vous voyez tout ça c’est à cause de la lenteur de l’administration,  sinon personne ne va payer 12000 à la place de 1500. Si on a un travail où on ne peut pas prendre le risque de chômer tous les jours pour venir traîner derrière l’ambassade, d’autres vont passer par ces magouilles pour vite obtenir leur carte et partir. C’est pourquoi je vous dis que tout cela c’est cette lenteur la cause. »
De leur côté, l’ambassade n’a pas réagi et affirme être occupée par ses tâches quotidiennes, ce qui fait qu’ils ne sont pas disposés à répondre aux questions des journalistes concernant les citoyens qui se rendent à l’ambassade pour obtenir des cartes consulaires.
La situation à l’ambassade guinéenne au Sénégal, en ce qui concerne l’obtention des cartes consulaires pour les Guinéens vivant sur place, est clairement problématique. Les longues attentes, les rendez-vous éloignés et la lenteur du processus créent des difficultés et des frustrations pour les demandeurs, qui voient leurs activités quotidiennes entravées.
Hadja Mariama Diallo, correspondante à Dakar