Cosa. Des femmes manifestent contre le bail de leur marché
Très tôt dans la matinée de ce lundi 03 mars 2025, des femmes vendeuses sont descendues dans la rue pour manifester leur ras-le-bol contre un prétendu bail de leur marché sis à Bantouka dans la commune urbaine de Lambayi. Selon nos informations, ce marché a été baillé par les autorités pour y construire un marché moderne. Interrogée, une manifestante, Mariame Bah a indiqué que cette protestation vise à interpeller le Président de la transition sur une opération de déguerpissement de leur marché.

«Il n’y a que des pauvres dames dans ce marché, et beaucoup de ces dames ont perdu leurs maris, tandis que d’autres ont des maris qui ne travaillent pas. Donc, nous venons ici pour nous débrouiller afin d’avoir notre dépense pour nourrir nos enfants dignement. Maintenant, ils sont venus en pleine nuit pour mettre des croix sur nos boutiques et magasins et nous demander de sortir. Donc, quand nous avons informé les autorités guinéennes les plus hautes du pays que des gens étaient venus mettre des croix sur nos boutiques et magasins, elles ont dit qu’elles n’étaient pas au courant de cela. Aujourd’hui, nous sommes sortis pour interpeller le président de la République de Guinée, le général Mamadi Doumbouya, en personne, pour lui dire que ce marché n’est pas pour l’État. Nous le soutenons et nous ne voulons pas que des gens dans l’ombre viennent nous déguerpir ici. C’est ici que nous gagnons notre vie. Et nous voulons la paix dans ce marché”, a-t-elle dit.

Pour sa part, Ibrahima Diallo, commerçant a dénoncé des manœuvres d’un opérateur économique qui réclame la paternité de ce domaine.
«Nous allons nous mobiliser pour construire un hangar pour les femmes de ce marché. En tant que collectif de commerçants, nous allons essayer de moderniser le marché afin de lui donner une belle image à Cosa. Avec les femmes, nous allons travailler ensemble pour trouver un plan avec les ingénieurs. Le projet est déjà en cours. Le 14, ils ne pourront pas venir démolir le marché, car personne n’est informé de ce qui se passe réellement. Seul l’État a le pouvoir de démolir un marché, un individu ne peut pas le faire. Si l’État décide de récupérer ce marché, nous n’avons aucun problème avec cela, personne ne peut s’opposer a la décision de l’État. Ce sont des bandits qui se sont mobilisés pour venir chasser des pauvres citoyens. Certaines autorités affirment ne pas être informées. Si elles l’étaient, une équipe compétente serait venue en plein jour pour inspecter et fixer une date. Ce n’est pas en pleine nuit, à 2 heures du matin, que l’on vient marquer des maisons. L’État est fort, l’État n’est pas faible, l’État n’a pas peur. Lorsque c’est réellement l’État qui intervient, tout le monde est au courant. À Kiroti, c’était l’État, à Koloma aussi c’était l’État. Soyons sérieux. Ils veulent ternir l’image du Président de la République, mais cela ne marchera pas», précise t-il avant d’inviter les autorités compétentes a ses saisir de cette affaire en menant une enquête sur la manière dont ce marché a été octroyé à cet opérateur économique.
Ibrahima Camara