FONIKE ET BILLO: 5 mois de disparition, 5 mois de trop, 5 mois d’insupportables et douloureux moments : c’est un crime contre l’humanité
Le 09 juillet 2024 a été une date que nous n’allons jamais oublier. Le jour où FONIKE MENGUE et Billo Bah ont été enlevés par les hommes en uniforme agissant au nom et pour le compte du CNRD. La méthode utilisée pour leur enlèvement était tellement stratégique qu’aucun groupe de gang ou de bandits de grand chemin ne pouvait opérer de la sorte.
On aurait pensé que sous l’ère CNRD les guinéens et leurs biens seraient en securité mais hélas nous constatons les actes qui leur mettent en danger. Comprenez qu’aujourd’hui la vie de tous les guinéens est menacée. Les disparitions forcées, les enlèvements systématiques, les kidnappings sont devenus monnaie courante. Une manière de faire taire toutes les voix discordantes afin de commettre le sale boulot. La fermeture irresponsable des médias en est une parfaite illustration mettant plusieurs responsables de familles au chômage les rendant ainsi vulnérables. Le métier de journaliste n’a jamais été aussi menacé comme ce que nous vivons actuellement. FONIKE et Billoh avaient tous deux la possibilité de rester en occident pour mener paisiblement leur vie mais ils ont décidé de rentrer au pays pour défendre le peuple contre l’injustice, les violations des droits et libertés des citoyens. Ils payent aujourd’hui le prix de leur engagement et patriotisme.
J’imagine comment leurs femmes et enfants traversent cette période difficile.
Les disparitions forcées sont constitutives de crime contre l’humanité conformément à la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées qui définit la notion à son article 2 comme « l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve ». Par conséquent la victime d’une disparition forcée a le droit d’obtenir réparation et d’être indemnisée rapidement, équitablement et de manière adéquate. Les auteurs peuvent être traduits devant la cour pénale internationale après l’épuisement des voies de recours internes.
Où sont ils? Sont ils morts ou vivants ? Ont ils subis des actes de barbarie, torture ou traitement inhumain, cruel et dégradant ? Mangent ils à leur faim? Comment vivent leurs femmes et enfants? Voilà quelques questions que nous nous posons maintenant depuis 5 mois. Évidemment le CNRD a la réponse à toutes ces questions.
Nos pensées vont à l’ex secrétaire général du ministère des mines et de la géologie Sadou Nimagan et Habib Marouane CAMARA, tous enlevés dans les mêmes circonstances. Sans oublier Mamadou Ramadan et Korka Diallo tous deux arrêtés et condamnés arbitrairement pour avoir simplement manifesté pour la libération de FONIKE et de Billoh Bah.
Tenez bon, chers et valeureux camarades. Nous n’allons jamais vous abandonner.
Alpha BAYO, acteur de la société civile, défenseur des droits de l’homme.