- Au lendemain de la prise de pouvoir par le CNRD, le capitaine Moussa Dadis Camara a appelé de tous ses vœux que lumière soit faite sur les événements du 28 septembre 2009, période douloureuse et horrible de notre histoire commune.
- Il s’est rendu librement et est venu en personne à Conakry pour se mettre, selon lui, à la disposition de la Justice de son pays.
- Il est accusé depuis 13 ans de crimes contre l’humanité et ne peut par conséquent bénéficier de la protection d’aucun pays au monde. Même dans son village à koulé, il est fort à parier que ses frères ne prendront pas le risque de le garder ou de couvrir sa fuite.
- Dès lors, est-il raisonnable de fuir de la sorte sachant qu’il finira sa vie en cavale et qu’il pourrait être arrêté à tout moment par INTERPOL et/ou ses auxiliaires ?
- Comment un commando a-t-il pu franchir le pont du 8 novembre doté d’un arsenal de guerre impressionnant et traverser un check-point installé par le Groupement des Forces Spéciales, unité d’élite, formée et entraînée pour faire face à des menaces de tous ordres?
- Comment est-ce possible de mener une telle opération à Kaloum à proximité du palais du peuple, la base avancée des forces spéciales, à côté de l’hôtel Rivera se trouve le camp Tombo, un peu plus loin du camp Samory, du camp Makambo, et last but not least du palais Mohamed 5 et Sekhoutoureya, transformés en forteresses imprenables?
- Après le pont 8 novembre, nous avons le camp Camayenne, l’important et imposant camp Alpha yaya, le camp du génie militaire à Sangoya sans omettre les commissariats centraux de Police, de CMIS, de BRI, de BRB, de BAC, le camp de gendarmerie de sonfonia, les gendarmeries départementales et escadrons mobiles d’interventions ?
- Au ministère de la sécurité à Coléah et au palais SEKHOUTOUREYA, se trouve une impressionnante salle de vidéosurveillance du grand Conakry, des autoroutes ( Prince et fidel castro) et des transversales T1 à T10.
- A kaloum, rappelons que la vidéo surveillance tient compte de tous les coins et recoins et dans ces conditions, le moindre mouvement est signalé et contré.
- Comment un commando a-t-il pu pénétrer si facilement à la maison centrale et extraire aussi aisément des prisonniers d’un des lieux les plus sécurisés du pays ?
- Comment ont-ils pu quitter Kaloum et franchir le pont 08 novembre sans aucune résistance.
- Comment des assaillants lourdement armés ont-ils pu franchir tous les cordons de sécurité de la maison centrale sans bénéficier d’étroites complicités?
- La thèse de l’évasion ne résiste-t-elle pas à l’épreuve des faits avec le volte-face du colonel Moussa Thiegbro Camara qui, en prétextant vouloir se mettre à l’aise, a profité de ce moment pour appeler son avocat et s’extirper d’une situation pour le moins ubuesque?
- Pourquoi les prétendus “évadés” ont cherché eux-mêmes à se rendre sachant qu’ils étaient hors de la presqu’île de kaloum et connaissant parfaitement Conakry, ils pouvaient rester cachés des années sans se faire arrêter ? J’en sais quelque chose car j’ai vécu à Conakry plusieurs mois sans me faire arrêter alors que j’étais activement recherché.
- Notons surtout que cet événement se déroule à la veille d’une importante rencontre du mouvement syndical susceptible d’aboutir certainement à une grève générale et illimitée. Quelle troublante coïncidence diantre !
- Ces événements surviennent également au moment même où le syndicat de la presse libre s’apprêtait à battre le pavé en début de semaine prochaine.
- La classe politique et la société civile quant à elles exigeaient au même moment la rectification de la transition et étaient à pied d’œuvre pour obtenir satisfaction de leurs revendications.
- Est-ce une vieille tactique stalinienne bien éprouvée des régimes autocratiques de la clique du CNRD visant à détourner l’attention de l’opinion sur les questions politiques essentielles du retour à l’ordre constitutionnel et de les orienter exclusivement vers les questions sécuritaires?
- Depuis hier, le CNRD nous vend sa version des faits à travers un festival de communiqués et de prises de paroles intempestives et arrogantes. Pourquoi ne pas permettre aux accusés de donner leur propre version des faits pour une question de transparence et pour satisfaire à l’exigence du contradictoire?
- Pourquoi cet empressement du procureur général près la Cour d’appel de Conakry d’engager des poursuites ? Voici autant d’interrogations et de zones d’ombres qui taraudent l’esprit de bien de Guinéens et d’observateurs étrangers. Je vous laisse méditer sur cette pléthore de questions sans réponses tout en vous souhaitant bon week-end dans ce paradis de pacotille.
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SEKOU KOUNDOUNO RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC