Délégations spéciales : du bruit à nouveau, mais pour…rien ! (Edito-Mognouma –DjomaMedia)
La mise en place des délégations spéciales est toujours précédée, dans notre pays, plus qu’ailleurs, par d’énormes polémiques sur fond de procès de légitimité et de trop grande susceptibilité.
Les visées sont de nature à ne jamais s’entendre. Chacun pour sa chapelle. La loi est, hélas, évoquée pour faire passer les messages et cacher les intentions inavouées.
Malgré l’évidence d’une violation certaine de la loi, il suffit d’un partage du gâteau, comme cela se dit dans le jargon populaire, pour avoir le silence de ceux qui mouftent et qui se présentent comme étant des légalistes.
Conséquence, les déclarations au vitriol qui sont l’expression d’un combat acharné et sans relâche, mené par des acteurs plus déterminés dans le ton à en découdre avec le pouvoir militaire, qu’ils soupçonnent de n’avoir aucune volonté de partir, ces déclarations sont, à cet effet, devenues indigestes et inaudibles auprès d’une population désormais résignée.
Pour revenir au communiqué relatif à la mise en place des délégations spéciales, des acteurs politiques et la tutelle administrative des collectivités locales s’affrontent sur fond d’invectives. Le débat devient ainsi passionnant. Et les divisions s’accentuent.
Quand cela n’est pas nouveau. Et que c’est une contradiction de circonstance qui ne tient pas à une conviction jusqu’auboutiste. Car, l’on se souviendra encore, Il y a des années, de la loi relative à la mise en place des collectivités locales, votée au parlement par les députés des deux plus grandes formations politiques d’alors.
Des formations politiques qui se vouaient pourtant une trop grande adversité. Une coalition de circonstances entre adversaires, qui avaient opté pour s’entendre autour d’un intérêt commun pour faire ingurgiter à une société civile et des politiques, à l’époque très hargneux et hostiles, une loi qui n’a d’ailleurs jamais réglé la problématique de l’heure.
C’était bien la nomination des chefs de quartiers et de secteurs au prorata des résultats obtenus par listes de candidatures portées par les différents partis politiques lors des élections communales.
Et bien avant, à l’arrivée au pouvoir du Président Alpha Condé, la mise en place des délégations spéciales dans les communes dont les mandats avaient échu, comme c’est aujourd’hui le cas, cette mise en place des délégations spéciales avait eu un temps son lot de contestations au point de faire basculer le pays.
On comprend par-là, cette levée de boucliers chaque fois qu’on évoque la mise en place des délégations spéciales en Guinée, à cause du rôle indu que jouent ces dirigeants dans le processus électoral, plutôt leur forfaiture dans la machine à fraude dénoncée à la base. Etant donné que la préoccupation des partis politiques, qui trône sur toutes leurs convictions, ce sont les élections. A juste raison. Peut-être. Mais au prix de certaines valeurs. Surement !
Inutile de rappeler des compromis avec lesquels ils étaient bien confortables, mais qui donnaient plutôt la sensation, au-delà, le sentiment d’avoir à faire avec des acteurs qui ne se battent que pour leur chapelle, donc pour leur intérêt égoïste. Donc, pas pour l’intérêt général, celui du peuple, celui du pays.
Il est incontestable que le communiqué signé du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, dont les couleurs ont été annoncées par le Général-Président, alors colonel-Président, à l’occasion de son adresse à la nation, le 31 décembre 2023, viole des dispositions légales.
En revanche, que faire des communes dirigées par des maires dont le mandat est échu. Badra Kondé, le jeune politicien, ancien vice-maire de la commune de Matam, a donné une idée aux autorités quand il a démissionné de ses fonctions dès que son mandat a échu.
Paradoxalement, tous ont applaudi cette action. Mais condamnent le remplacement prochain de tous les autres.
En effet, ce qui restait à faire pour les autorités, c’est de chasser tous les autres qui s’accrochent indûment puis les remplacer.
Le débat ne devrait plus être pourquoi les enlever, mais plutôt comment les remplacer et qui pour les remplacer. A ce niveau, le mode de désignation et la composition, tels qu’annoncés dans le communiqué dit incandescent, ont le mérite de ouater les susceptibilités.
De toutes les façons, c’est décidé, et personne comme d’habitude dans le pays sous la botte du pouvoir militaire, n’est capable de changer quoi que ce soit à la situation.
C’est ainsi dire, qu’on en aura plein pour nos oreilles, pour des nèfles, et puis au suivant.
In Djoma