Dès les premières lueurs du jour, une énergie palpable a envahi la ville. Les Kindianais, jeunes et moins jeunes, vêtus de leurs plus beaux atours au motif de Kendili, ont convergé vers la Place des Martyrs.
L’atmosphère était chargée d’une anticipation joyeuse, d’un sentiment de fierté collective. Les préparatifs, minutieux et passionnés, ont porté leurs fruits : le site, impeccablement assaini par des équipes dévouées – notamment les femmes de Kania, véritables héroïnes de l’ombre – était prêt à accueillir la marée humaine.
Le lancement officiel a été un moment poignant, soulignant l’importance de cet événement pour la préservation du patrimoine culturel guinéen. Les discours, empreints d’émotion et de détermination, ont rappelé l’ambition d’inscrire la danse Kania Soli au patrimoine immatériel de l’UNESCO, un rêve qui prend forme édition après édition. La présence de délégations de la diaspora, venues spécialement pour l’occasion, a renforcé le caractère rassembleur et universel de cette fête.
Mais au-delà des discours, c’est l’âme même de Kania Soli qui s’est révélée : une succession enivrante de rythmes, de pas de danse ancestraux, de chants porteurs d’histoires et de légendes. La danse Soli, cœur battant du festival, a fasciné par sa force, sa grâce et son expressivité. Les acrobates ont offert des performances à couper le souffle, tandis que les artistes locaux ont fait vibrer la scène, démontrant l’incroyable vivacité de la création musicale guinéenne.
Kania Soli n’est pas seulement un spectacle, c’est une expérience immersive. C’est le partage de repas, les ateliers d’artisanat, les échanges intergénérationnels, et cette joie communicative qui unit les cœurs. Alors que la nuit tombait, laissant place aux étoiles, la Place des Martyrs a continué de résonner des échos de la musique et des rires. Kindia vit au rythme de Kania Soli, et cette sixième édition s’annonce d’ores et déjà comme un jalon mémorable dans l’histoire culturelle de la Guinée.
