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Cour d’appel de Conakry: 5 ans de prison ferme requis contre Aliou Bah, ses avocats s’indignent

Le procès en appel du leader du MODEL s’est poursuivi ce mardi, 22 avril 2025 à la Cour d’appel de Conakry. Après la clôture des débats, l’audience a abordé la phase des réquisitions et plaidoiries. Le procureur général, Fallou Doumbouya, a requis une peine de cinq ans d’emprisonnement, bien plus lourde que les deux ans prononcés en première instance le 7 janvier dernier.

Face à cette réquisition, la défense n’a pas caché son étonnement. Maître Almamy Samory Traoré, l’un des avocats de Mamadou Aliou Bah, a exprimé sa vive déception :

« Nous sommes très surpris, très déçus et très étonnés des réquisitions du parquet général. En demandant l’aggravation de la peine de M. Aliou Bah, le procureur s’est appuyé sur des faits et des interprétations juridiques qui ne tiennent pas », a-t-il déclaré.

Selon l’avocat, le procureur s’est fondé sur une notion de cumul réel d’infractions, justifiant ainsi une peine plus lourde. Cependant, Me Almami Samory Traoré estime que cet argumentaire est juridiquement infondé.

« C’est un raisonnement tiré par les cheveux. Les dispositions du Code pénal de 2010 sont très claires : une loi spéciale ne peut s’appliquer face à une loi générale que si elle est plus favorable au prévenu. Or, la loi de 2015, que le procureur invoque et qui prévoit une peine de cinq ans, ne l’est pas. Elle ne saurait donc primer », a-t-il expliqué.

Revenant sur le fond du dossier, l’avocat maintient que Mamadou Aliou Bah n’a jamais tenu de propos diffamatoires ni outrageants à l’encontre du chef de l’État.

« Il n’a jamais manqué de respect au président de la République, ni même mentionné son nom. Lorsqu’il évoquait des cas de répression, de kidnappings ou de tueries, il le faisait en des termes généraux, sans viser personne en particulier », a précisé Me Traoré.

Pour finir, la défense se montre confiante quant à l’issue du procès en appel.

« Nous avons plaidé non-coupable, comme en première instance. Nous avons exposé notre argumentaire en droit. Et nous faisons confiance au juge d’appel, plus expérimenté et mieux rompu à l’analyse des textes, pour dire le droit dans cette affaire » a-t-il conclu

Pour rappel Aliou Bah est poursuivi pour offense et diffamation a l’encontre du Général Mamadi Doumbouya, président de la transition.