Non paiement de 4 mois de salaire: le groupe des 50 Phd annonce l’arrêt des cours à partir du 15 février prochain
Ce mercredi 22 janvier 2025, un groupe des 50 Phd recrutés pour la qualification de l’enseignement supérieur guinéen ont animé une conférence de presse pour attirer l’attention des autorités sur le non paiement de leurs salaires depuis 4 mois. Mais aussi les invité à prendre des mesures appropriées pour résoudre ce qu’ils appellent un «triple dysfonctionnement grave » au sein du département de l’enseignement supérieur. Dans une déclaration lue par Dr Siba Théodore KOROPOGUI, ces enseignements ont également dénoncé le retard systématique dans le paiement des salaires, la discrimination salariale entre chercheurs guinéens et leurs homologues étrangers, et le manque de visibilité sur le financement des activités de recherche dans les institutions d’enseignement supérieur. Après l’échec des démarches menées auprès du département de tutelle, le groupe de 50 Phd a décidé de briser son silence pour exprimer son affliction causée par le traitement qui leur a été réservé par l’État qui les a pourtant non seulement recrutés mais aussi invités à abandonner des postes universitaires qu’ils occupaient ailleurs, en leur promettant des salaires encourageants pouvant aller, selon la note d’appel à candidature, jusqu’à 28 millions GNF pour un assistant titulaire d’un doctorat. En violation flagrante de l’article 19 de la loi portant statut général des agents de l’État, qui consacre le principe de la sacralité du salaire d’un agent public.
Ce refus injustifié disent-ils, a non seulement des répercussions négatives sur leur travail mais aussi sur leurs vies familiales et professionnelles. Ils exigent donc le paiement immédiat de leurs salaires (octobre, novembre, décembre et janvier).
De l’autre côté ,ces jeunes Docteurs ont soulevé un autre problème concernant les disparités salariales entre les docteurs étrangers et leurs homologues nationaux.
«Les chercheurs guinéens, souvent attirés par la volonté de servir notre patrie, se retrouvent historiquement discriminés par leur propre État qui les soumet à des conditions salariales moins favorables que celles de leurs homologues étrangers. Pourtant, ils ont été tous recrutés selon les mêmes concours, pour les mêmes services et avec les mêmes diplômes et qualifications. Un professeur étranger qui enseigne en Guinée touche par exemple un salaire mensuel de 43 millions GNF, alors que son homologue guinéen de grade professeur ne touche qu’un salaire de base de 14 millions GNF», souligne t-il avant de demander aux autorités d’intervenir pour rectifier cette injustice scandaleuse qui n’existe nulle part dans le monde et qui ternit l’image de notre pays. Pendant que le ministère offre à leurs collègues étrangers des meilleures conditions de travail, ils excluent sans raison légale et injustement des docteurs guinéens admis au concours et confirmés par l’arrêté portant publication des résultats, dixit les 50 PHD
Par ailleurs, le groupe 50 PHD a souligné que le manque de visibilité complique le financement des projets de recherche et d’innovation et décourage les jeunes talents de s’engager dans une carrière scientifique. Ils invitent leur département à mettre en place des mécanismes de financement claires pour garantir une répartition équitable et efficiente du budget destiné aux projets et aux programmes rattachés au titre 5 Investissements du budget alloué au ministère dans le cadre de la Loi des Finances.
Ibrahima Camara