Attaque du palais présidentiel à N’djamena: le gouvernement ecarte la piste terroriste
Le calme est revenu ce jeudi matin dans la capitale du Tchad après les tensions de la soirée, quand une vingtaine d’assaillants ont tenté une attaque sur le complexe présidentiel, dans le quartier Djambel Bahr, à proximité de la place de la Nation.
Ce jeudi matin, le gouvernement écarte la piste terroriste. Son porte-parole et ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, estime qu’il ne s’agit pas de jihadistes de Boko Haram (une hypothèse évoquée dans la soirée par des sources proches des autorités) ni d’un mode opératoire terroriste, mais plutôt d’un acte isolé et désespéré commis par des jeunes de la capitale. Le ministre explique que la situation est totalement maîtrisée par l’armée et que la justice doit désormais se saisir de l’affaire pour établir les motivations des assaillants, mais également leurs éventuelles complicités.
«C’est vraiment un phénomène vite oublier»
« S’il n’y avait pas de morts, ça prêterait à sourire parce que c’est un ramassis de bandes de nickelés qui sont venues avec des coupes-coupes, des couteaux, aucune arme de guerre, aucune. Il s’agit de jeunes qui viennent d’un quartier de la ville de Ndjamena et qui sont issus d’une communauté tchadienne. À première vue, ça n’a rien à voir avec Boko Haram. Mais, de toutes les façons, ce ne sont pas les méthodes de Boko Haram, puisque les Boko Haram sont armés, sous réserve que l’enquête, qui est confiée au procureur de la République, détermine quelles sont ces personnes, a déclaré Abderaman Koulamallah au micro de notre correspondant Victor Mauriat. De mon point de vue, il ne s’agit pas d’un acte terroriste, mais d’un acte isolé et désespéré, des personnes, des jeunes, manipulées par des personnes malintentionnées ».
Il conclut : « Il n’y a pas de quoi paniquer, il n’y a rien. Il n’y a aucune menace sur la sécurité de notre pays, sur les institutions de la République et moins encore de la présidence de la République. Les gens peuvent vaquer normalement à leurs occupations. C’est vraiment un épiphénomène qu’on va très vite oublier. »
Venus dans deux voitures, les assaillants auraient simulé une panne devant une des entrées de la présidence avant d’en attaquer soudainement les gardes. Armés de coupe-coupe et de couteaux, ils ont tué un militaire et en ont blessé trois autres. Il était alors 19h45 heure locale. Toutes les voies menant à la présidence sont alors fermées et des chars déployés. Progressivement, les tirs nourris sont devenus plus sporadiques pour finalement s’arrêter définitivement aux environs de 21h.