Délit d’offense : un obstacle à la liberté d’expression et d’opinion (Par Me Mohamed Traoré)
En s’engageant dans la gestion des affaires publiques, à la suite d’une élection, d’une nomination ou d’une prise de pouvoir par un procédé anti-démocratique, on s’expose inévitablement aux critiques et on est censé accepter de facto celles-ci.
En langage très simple, la gestion des affaires publiques, c’est la gestion de la chose pour tous, de la chose publique. On ne peut pas s’y engager en prétendant être à l’abri des critiques.
Cela est d’autant plus logique que ceux qui exercent le pouvoir et donc gèrent les affaires publiques critiquent eux-mêmes fréquemment leurs adversaires. S’ils donnent des coups à leurs adversaires, il est normal qu’ils en reçoivent aussi de la part de ces derniers.
Si les adversaires sont d’ailleurs d’anciens gestionnaires, leur gestion est passée au crible par les nouveaux dirigeants et les critiques sont encore plus dures à l’égard. On cherche à les présenter à l’opinion publique comme de piètres dirigeants.
La critique et la proposition contribuent à l’amélioration de la gestion des affaires publiques. Et tout citoyen, par le simple fait qu’il est citoyen, dispose de ce droit.
Si toute critique est assimilée à un délit d’offense, on serait obligé d’enterrer et de faire le deuil du débat constructif. C’est pourquoi, ce type de délit n’a plus droit de cité dans certains pays. En effet, il s’agit dans bien des cas d’un obstacle, d’un frein, d’une entrave à liberté d’expression et à la liberté d’opinion.
Me Mohamed Traoré