Cri de cœur d’une femme après son déguerpissement: “Je suis nourrice, j’ai des enfants, où nous allons passer la nuit?”
L’opération de déguerpissement entamé il y a une semaine par le procureur général près la Cour d’appel de Conakry s’est encore poursuivi ce jeudi, 19 décembre 2024 à Dixinn gare, situé dans la commune de Dixinn. Dans ce quartier, les encombrants se trouvant entre les rails et la Bluezone en passant par la casse ont été dégagés par des machines sous la supervision des éléments des forces de sécurité présents sur les lieux. Cette zone considérée criminogène, avait été identifiée par les autorités depuis plus d’une semaine. Malgré l’avertissement des occupants de libérer les lieux certaines ménages y sont restés jusqu’a l’arrivée des machines. C’est le cas notamment de Bintou Doumbouya, une mère de 3 enfants, de nationalité ivoirienne qui, à l’absence de son mari n’a pas pu quitter par manque de moyens à trouver un logement.
«Ce matin, j’étais au marché pour vendre des choses on m’a appelé que la machine est venu. Quand je suis venu ils nous ont dit de quitter ici dans 72h. On était vraiment content parce que cela trouvera qu’on a trouvé un autre endroit. Mais subitement il y a un autre officier est venu nous dire de prendre nos effets que la machine doit démolir ici tout de suite. Maintenant des objets qu’on a pu sortir, on a fait ça parce que mon mari n’est même pas là et la machine à détruit tout sans préavis cette fois-ci sinon ils nous avaient donné un préavis. Mais après ils ont dit non de rester d’abord. Moi je suis ivoirienne c’est le mariage qui m’a fait venir ici, je n’ai aucun de mes parent en Guinée. Et on n’a pas les moyens aussi pour prendre une maison. Mon mari et moi, on se débrouille à madina pour avoir de quoi à manger et aujourd’hui on ne sait pas où on va passé la nuit avec des enfants» explique t-elle avant de demander à l’État de leur venir en aide.
«Nous demandons à l’État de nous venir en aide. Ce qu’il est entrain de faire, on n’est pas contre mais de nous aider à trouver un endroit même l’argent d’un an nous allons chercher une maison. Je suis nourrisse, j’ai des enfants où nous allons passer la nuit d’aujourd’hui?», s’interroge t-elle
A noter que cette opération de déguerpissement va se poursuivre dans toutes les zones criminogènes identifiées à Conakry et à l’intérieur du pays.
Ibrahima Camara