Kindia à l’instar des autres villes de la Guinée a organisé ce dimanche 16 juillet 2024 la 5ème édition de kania Soli, à l’occasion de la fête de Tabaski. Ce fut une occasion pour l’ensemble des ressortissants et natifs de Kindia de se retrouver pour communier et partager des moments d’intenses joies.
Un événement annuel qui attire les convoitises par sa portée historique et sa réputation séculaire.
Il est devenu une véritable identité culturelle à travers laquelle on identifie kindia au-delà des frontières de la Guinée.
Cette année, elle a connu une forte mobilisation de l’ensemble des guinéens venus des quatre coins de la Guinée et de l’étranger pour éterniser ces moments inoubliables dans l’émotion et la ferveur. C’est pour moi l’occasion de remercier et de gratifier l’effort de toutes celles et tous ceux qui ont contribué, tant soi peu, à porter ce grand projet, dont je mesure l’envergure et la dimension dans le développement socio-économique de kindia.
Il est bien vrai que l’évènement connaît un succès mitigé chaque année depuis sa première édition, mais il n’en demeure pas moins de relever quelques interrogations relatives à l’évènement sur le plan organisationnel, sur la dénomination de l’association ( kania NDiye) qui s’occupe de l’organisation et sur les valeurs et les motifs qui doivent guider l’organisation de cette plus grande fête que nous avons en commun.
I- SUR LE PLAN ORGANISATIONNEL
Il faut tout d’abord relever que l’espace ( la place des martyrs) qui abrite chaque année cette fête d’une portée nationale est inadéquat et inapproprié au regard de l’envergure et de l’ampleur de l’évènement.
La dimension de la fête et l’engouement qu’elle suscite doivent nous interpeller. Pour conférer à la fête toute sa splendeur, il est impératif et plus judicieux de doter kindia d’un espace beaucoup plus commode, à défaut du stade préfectoral, pour la sécurité des visiteurs et pour une image présentable et envieuse.
La défaillance du dispositif sécuritaire, d’ailleurs plus visible, doit être corrigée et améliorée pour éviter les incidents qui pourront dans l’avenir ecorner l’image de l’évènement.
Il faut revoir également la rubrique danse de Soli ( surtout la phase de la lutte entre les danseurs) qui est certes divertissante et authentique, mais peu présentable dans le contexte d’une fête. Il faut noter que l’accoutrement et la qualité des danseurs laissent toujours à désirer.
Je suggère à ce qu’on permette quelques personnes triées sur le volet qui ont des expériences acquises dans la danse de Soli à esquisser les pas de danse sans pour autant faire recours à la lutte. J’avoue que les pas de danse sont jolis et qu’ils transportent facilement le spectateur.
II – SUR LA DÉNOMINATION DE “L’ASSOCIATION KANIA N’DIYE “
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En lieu et place de “KANIA N’DIYE”, nous devons trouver pour l’association une dénomination beaucoup plus inclusif et cosmopolite. Si la fête de Soli doit être inscrite sur la liste du patrimoine historique de l’Unesco, ses actions doivent transcender toutes les barrières et toutes les considérations. Kindia est une ville hospitalière et cosmopolite dont les valeurs de la solidarité et de la fraternité ont résisté au temps. C’est une considération que nous devons inclure dans nos démarches.
III- SUR LES VALEURS ET LES MOTIFS QUI DOIVENT GUIDER L’ORGANISATION DE KANIA SOLI.
L’envie de porter le rêve d’une ville et de promouvoir ses identités culturelles, doit guider nos actions. Kindia est une ville historique qui attire par son passé glorieux, par sa multiculturalité, par sa diversité ethnique et linguistique, d’où l’amour inestimable et inaltérable de l’ensemble de ses natifs. Toute action entreprise en son nom doit être désintéressée. Elle doit lui apporter des progrès significatifs et tangibles.
Les avantages et les profits tirés de l’organisation de kania Soli doivent profiter à kindia, et non à quelques personnes dont les motivations et les décisions sont guidées par l’appât du gain. Ils doivent. combler les déficits infrastructurels
La transparence dans la gestion des ressources générées par l’évènement, doit être de mise. Au terme de chaque édition, une communication officielle doit être présentée par les organisateurs pour marquer la fin des festivités. L’inventaire détaillé et étayé de chaque édition doit être dressé pour la crédibilité et la confiance des organisateurs.
Il faudrait également exposer les perspectives, pour un meilleur préparatif des éditions prochaines. Une telle démarche pourra entraîner la mobilisation de plus de ressources intellectuelles, humaines et financières pour mettre la ville de kindia sous les projecteurs.
En outre, je formulerai quelques recommandations sur le plan économique qui pourra aider à la mobilisation des ressources financières.
L’un des avantages de la ville de kindia est qu’elle abrite plusieurs sites touristiques et non des moindres. Donc, à l’occasion de chaque édition, les organisateurs doivent mettre à contribution les détenteurs de ces sites touristiques, moyennant un pourcentage. Mais, il faudrait également respecter les conditions de sécurité, d’hygiène et de confort qui sied à l’ampleur et à la dimension de l’évènement.
Par ailleurs, il faut également penser à une stratégie de levée de fonds à quelques mois de chaque édition, à travers quelques moyens de payement. Cela permettra à tous les natifs de Kindia résidant en Guinée ou à l’étranger de contribuer à la hauteur de leurs moyens.
Je termine par remercier les organisateurs et l’ensemble des personnes qui se sont impliquées de prés ou de loin à l’occasion de chaque édition pour perpétuer cette valeur ancestrale, ce patrimoine culturel dont la réputation séculaire, dépasse nos frontières.
Vive la Guinée
Vive kindia
Vive KANIA SOLI.
Mohamed Haadji Cherif, Citoyen Guinéen.