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Enseignement supérieur : il y a une raison d’espérer ! (Edito Djoma de Mognouma)

Il y a quelques années, dans un réceptif hôtelier de la capitale, feu Ibrahima Soumah révélait une de ses confidences avec l’ancien Président de la République, le Pr Alpha Condé, à propos de l’éducation. C’était lors de la dédicace d’un des nombreux livres écrits par Mamadi Camara, le très décevant ancien ministre de l’économie et des finances.

« Monsieur le Président, votre première priorité doit être l’éducation, la deuxième, l’éducation, la troisième l’éducation et les services sociaux de base », avait révélé, défunt ancien ministre des mines, ce jour, dans une salle remplie d’hommes et de femmes qui laissaient transparaître leur trop grand regret face à l’affaissement de l’école Guinéenne, au fil des années.

Car selon lui, le problème Guinéen est celui relatif à l’assèchement des ressources humaines. Et cela est une lapalissade !

Malgré cette triste réalité, c’était impossible d’espérer mieux de l’ancien chef d’Etat, qui fut pourtant enseignant, mais qui, le long de ses mandats à la tête de la Guinée, n’était mû que par des raisons exclusivement politiques et d’ordre électoraliste.

Conséquence, il ne réalisa que des actions visibles, parfois clainquantes , mais non structurelles, rien que dans le but de maintenir son électorat. Hélas !

On peut cependant reconnaître à son régime, le mérite d’avoir choisi des hommes de qualité à la tête de certains services de l’éducation, qui ont essayé.

Des efforts ont été fournis par ces quelques rares cadres, lilliputiens, certes, mais qui ont eu le mérite de fixer les bases.

De Abdoulaye Yéro à Aboubacar Sylla, pour l’enseigne supérieur en passant par Dr Bano Barry, pour l’enseignement pré-universitaire, le chemin emprunté était bon. Les intentions également. La volonté y était aussi, mais charcutée par des interférences de la hiérarchie, et par le manque de moyens et de temps dû à l’effet de chamboulement très prisé par le Président d’alors, encore une fois, pour des besoins électoralistes également.

Pendant cette transition, l’espoir renaît pour l’enseignement supérieur. Surtout grandement. Avec l’actuelle Ministre Dre Diaka Sidibé. Elle ne manque pas d’initiatives. Elle se bat pour se donner les moyens de sa politique et de ses ambitions. Et sa hiérarchie la comprend et évite d’être un obstacle rédhibitoire à la réalisation de ses initiatives.

Que d’actions qui annoncent la renaissance de l’école Guinéenne au niveau du supérieur !

La dernière en date fait parler d’elle. C’est la revalorisation tant sollicitée du traitement des enseignants du supérieur.

Le projet enseveli sous la naphtaline d’un placard du département, est déterré cette fois pour être réalisé. C’est fait !

Les enseignants du supérieur, les enseignants de grade Professeur et assistants, ont la rémunération qu’il faut pour donner le meilleur d’eux-mêmes, dans la formation des étudiants Guinéens.

Ils ont désormais une prime qui varie de 12 millions, pour les enseignants de grade Professeur, à 8 millions, pour ceux qui ont le grade d’assistant. Ce n’est pas tout. Les recherches sont aussi encouragées à coup d’espèces sonnantes très satisfaisantes. Une première dans l’histoire du pays !

On apprend également qu’il y a le projet de logements sociaux pour les mêmes enseignants et celui de la construction de nouvelles universités.

Un projet dont la réalisation devrait, sans nul doute, permettre d’en finir avec la pléthore qu’on connaît dans les amphis.

Ces actions s’ajoutent à d’autres réformes d’envergure, mais dont la portée se passe de tout commentaire.

C’est bien beau, madame la Ministre, d’améliorer les conditions. C’est un grand pas dans la bonne direction. Cependant, il faudrait désormais plus de rigueur dans nos universités avec ses dirigeants dealers et des enseignants commerçants sans scrupules, dont les habitudes repoussent toutes les limites de la bêtise, pour en faire des normes absurdes. C’est à l’image de la société.

La discontinuité dans l’action qui a empêché des prédécesseurs de la ministre Dre Diaka Sidibé d’atteindre leur objectif devrait être évitée. Il faut de la stabilité au poste pour cette dame qui porte des initiatives aussi géniales, sans quoi, l’édifice s’affaisse. Ce serait alors repartir à la case départ. Donc, ce serait alors du tout ça pour ça !

Pour terminer, on a envie de dire, bravo à la ministre Diaka, pour cette action et d’autres sûrement moins clinquantes. C’est aussi, sans hypocrisie, aucune, dire merci au pouvoir militaire qui a permis, sans entrave, aucune, la réalisation de ces ambitions et réformes.

Mais il ne faut pas s’arrêter à mi-chemin. Les autres paliers de l’éducation ont besoin des génies et des coups de génie pour redorer les blasons ternis d’un système éducatif qui avait perdu son âme.

In Djoma